Hommage à Suzanne LABRANQUE
Mme Labranque, décédée le 25 décembre 2022 n'aimait pas les honneurs. Nous lui avions demandé il y a quelques semaines l'autorisation de donner son nom à une rue de la commune. Elle a gentiment mais fermement refusé, par pudeur et souci de discrétion.
Mais tous les Buzétois dont elle a été l'institutrice (et j'en fais partie) ne pouvaient envisager de la laisser partir sans lui rendre un hommage discret, à son image.
Son fils Alain, à qui nous adressons toute notre sympathie et nos remerciements a accepté que nous rendions cet hommage à sa mère et nous a écrit ces quelques mots : " La transmission de son savoir à ses élèves a toujours été sa priorité et leur réussite sa plus grande fierté. Elle ne les a jamais oubliés, soyez-en sûrs, elle m'en a souvent parlé....."
Il nous a transmis les photos qui illustrent cet article, ainsi que ces quelques lignes extraites de son autobiographie : 3Lorsque l'Académie de Versailles me convoquait , j'allais faire des stages dans certaines écoles primaires du département pour y apprendre la pratique de ce qui allait être mon futur métier, J'ai effectué le premier le 10 Octobre 1950 dans une
classe de CM2 dirigée par un maître âgé qui, lui, connaissait la satisfaction que l'on éprouve à passer sa vie avec des enfants à qui on apprenait "à savoir"
J'étais satisfaite d'avoir eu un aperçu de ce qui allait être ma future profession. Une vie consacrée à ceux qui, après leurs parents, attendraient beaucoup de celle qu'ils appelleraient leur "maîtresse d'école"
Joël Faure, un de ses anciens élèves a tenu également à lui rendre hommage à travers ces extraits de son livre "la femme de ma vie" consacrée à sa mère dans lequel il évoque sa maîtresse d'école : De la classe unique du hameau "Les Luquets" au groupe scolaire de la Promenade au centre bourg (locaux actuels de la Bibliothèque), Suzanne Labranque alliait la rigueur à l'humanité. Tous les matins, elle passait entre nous, un bloc-encreur dans une main, une petite vignette de bois dans l'autre, elle faisait naître sur nos cahiers du jour (protège-cahier rouge) des frises de fruits et de fleurs à colorier...
Je voudrais, moi aussi, pour terminer, ajouter quelques mots à cet hommage en remerciant Suzanne Labranque qui fait partie de celles et ceux qui m'ont transmis la curiosité, le goût du savoir et de la lecture. Je l'associe dans ma mémoire à des odeurs d'encaustique (quand on cirait les tables en bois en juin), d'oranges et de clémentines qu'elle nous distribuait à Noël avec des pralines qui nous cassaient les dents, au bruit de la sonnette qui annonçait les récréations et, du crissement de la craie sur le tableau noir quand elle inscrivait la morale du jour, aux couleurs des protège-cahiers et des frises du jour…
Adieu et merci maîtresse....
Ghislaine CHARLES